jeudi 28 août 2014

26 août - Redwoods encore !

La nuit fut tranquille. Mon emplacement me plaisait bien, au pied de mes arbres !
Je replie la tente tout en me bricolant un petit déjeuner roboratif. Après avoir rempli mon mug de thé, l'eau permet de faire bouillir quelques oeufs durs pour les pique-niques d'aujourd'hui et demain. Finalement, le gaz est bien pratique. 

J'essaie d'aller voir si les hardes de cerfs se sont rapprochés, mais ils sont encore loin dans la prairie. 


Au programme aujourd'hui : explorer quelques "scenic roads" que je ne connais pas. Cela commence à la sortie du camping par la Cal Barrel Road qui mène jusqu'en haut de la montagne par une piste serpentant dans un bosquet de sequoias qui n'ont pas trop connu la main de l'homme. Je croise un cerf au détour d'un virage... trop effarouché pour se laisser tirer le portrait. 


Petites balade en bordure de piste, avant de redescendre pour aller voir le Big Tree et les Cathédrales, surnom donné aux arbres qui poussent en cercle à l'emplacement d'un arbre "mère" disparu entre temps. La promenade est magnifique. Je tombe en extase devant des champignons de souche orange vifs, qu'on croirait presque sortis d'un dessin animé !





L'heure tourne... faut continuer la route vers le nord. Je poursuis donc le Newton Drury Parkway, et m'oriente vers la Coastal Road... fermée à la circulation automobile au bout d'un mile : la route n'est plus praticable suite à des effondrements de la chaussée qui surplombe l'océan par endroit. C'est maintenant le terrain de jeu des VTT... un peu long à faire en randonnée, sauf si quelqu'un peut récupérer le marcheur à l'autre bout. 


Du coup, je pars en quête de l'autre extrémité de la route en question, qui se situe à la bouche de la Klamath River. Un mémorial au niveau de l'ancien pont qui enjambait la rivière rappelle que peu avant Noël en 1964 des pluies diluviennes ont fait fondre les neiges déjà abondantes sur les sommets proches, provocant une vague de près de 10 mètres de haut qui a tout emporté sur son chemin... la vague arrivait au parapet du pont pourtant très haut au-dessus du niveau habituel de la rivière. Le village et le pont ont été reconstruits plus haut en amont. 


Je me lance donc sur la Alder Camp road qui longe les marécages de l'embouchure puis s'enfonce dans la forêt avant d'arriver au croisement entre la route qui monte au camp Alder (c'est manifestement une prison gérée par l'état de Californie), la portion sud de la route côtière, qui est fermée à la circulation, et la portion nord qui est accessible et que je m'empresse de suivre... en commençant par une halte au point de vue sur les High Bluffs. 


Promontoire impressionnant... je me demande si les prisonniers étaient affectés au cassage de cailloux dans la carrière un peu lunaire qui surplombe la falaise. La brume est accrochée à mi-hauteur de la forêt et donne un aspect un peu lugubre au lieu. Sinon, c'est quand même jour de chance : il fait beau côté océan et le bleu profond de l'eau fait écho au bleu du ciel. 


La route passe ensuite à côté d'une ancienne station radar de la seconde guerre mondiale, déguisée en ferme pour tromper l'ennemi japonais, puis se termine à côté d'un cimetière surplombant la lagune à l'entrée de la rivière. Ensuite, c'est retour au point de départ en suivant la rivière bien sauvage à cet endroit. Ca donne envie d'aller ramer pour observer les oiseaux de plus près. 


Je franchis le pont et prends la route de Requa afin d'avoir un aperçu de l'autre rive de la rivière Klamath... la brume s'est invitée, c'est assez fantomatique ! Certains scrutent l'océan avec insistance. Ont-ils repérés des baleines ? Je n'ai rien vu, mais qui sait, c'est un de leur lieu de prédilection.
 


L'heure tourne et je n'ai pas encore passé Klamath. Je trace donc pour traverser le pont, je passe Wilson Creek où se trouve l'ancienne auberge de jeunesse où j'avais passé deux nuits en 2006, puis la portion "Del Norte" des Redwoods, où la route descend comme un toboggan au milieu des séquoias impressionnants.

J'arrive en vue de Crescent City. J'avise la Enderts Beach Road qui amène à un joli point de vue sur les falaises et toute la côte jusqu'à la cité toute proche... mais la brume s'est installée et la ville est invisible. 



Je croise une harde de wapitis en train de se goinfrer dans les hautes herbes le long de la route. Elle sera un peu plus loin lorsque je repasserai un peu plus tard. Quelques biches et leurs faons, certains encore allaités, et deux jeunes mâles dont l'un a encore les bois gainés de velours.
 

J'arrive enfin à Crescent City. Halte rapide au Redwood Visitor Center, puis au Welcome Center de la ville... puis tour jusqu'au phare, perché sur son îlot... accessible car la marée est assez basse pour permettre le passage. L'endroit est mignon tout plein, la lumière magnifique, et la brume a la bonne idée de se dégager un peu, ce qui ne gâche rien ! 




Je quitte à nouveau la civilisation après avoir donné des nouvelles à Michelle à Morgan Hill... elle assure le rôle d'ange gardien et s'assure tous les deux jours que je suis toujours vivante ! Un texto pour la rassurer donc... et un ou deux autres messages pour rassurer les amis proches. 

J'attaque la Howland Hill Road, une piste qui part à travers bois en parallèle de la route 199. Une splendeur. Le soleil filtre désormais au milieu des arbres et le spectacle est fantastique. De loin ce que j'ai préféré de tous les bosquets traversés pendant ces deux jours. 


Je laisse de côté les balises de départ des sentiers de randonnée. L'heure est trop avancée pour me lancer dans des longs trajets, et j'ai envie de planter la tente avant la nuit.
 


J'arrive donc au camping vers 18h30. Là aussi, un superbe emplacement... mais des voisins bien bruyants. Les enfants courent dans tous les sens, se poursuivent en trotinnette, et font des dessins sur la route pour indiquer où se trouvent les sanitaires. C'est pratique.


 Je pars en repérage dans le campement gigantesque, tombe sur le Visitor Center encore ouvert, et pousse jusqu'à la passerelle qui amène au Stout Grove que j'ai laissé de côté en passant en voiture sur l'autre rive de la rivière. La lumière de fin d'après-midi est belle. Je prends des notes mentalement pour la balade du matin demain. 


Retour à la tente, dîner sur mon coin de table. Un petit crapaud sort de son recoin sous les feuilles mortes... Pas de réseau, pas d'internet, je gribouille mon journal hors connexion... cela devient une habitude, mais ça gagnera du temps quand je croiserai à nouveau des ondes amicales ! Je conclus la journée par quelques pages du roman qui m'accompagne, et qui rejoint des thèmes que j'ai abordés dans mes discussions avec Paula !

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