vendredi 5 septembre 2014

2 septembre - Des collines peintes au rocher de Smith

Je profite donc une dernière fois du super wifi pour transférer une poignée de photos de la semaine dernière. Je dois encore faire un tri sommaire dans les autres jours... ce qui risque de prendre un peu de temps ! 

Repliage de mes affaires, je remplis ma mug avec du café, et je suis enfin prête à partir vers 9h... je me complais en mode vacances ! Faut dire qu'hier soir, j'avais de la compagnie dans mon dortoir et qu'on a discuté un peu... et qu'on a remis ça ce matin. Ma colocataire faisait le tri dans son barda pour voir ce qu'elle allait renvoyer par la poste aujourd'hui, sachant qu'un de ses porte-bagage était cassé et qu'elle n'avait plus qu'une semaine de route jusqu'à sa destination (Florence, sur la côte au sud de Portland).



En l'occurrence, je la recroise ce matin au bureau de poste, en train de remplir un carton alors que je viens chercher des timbres pour une future opération cartes postales.

Je me mets en route pour les Painted Hills, question de les voir avec une meilleure lumière qu'avant-hier, tout au moins pour le secteur qui était déjà dans la pénombre. Les couleurs pètent bien. 9h30 est une bonne heure. 




Je commence par un arrêt rapide à l'overlook... juste pour apercevoir un pronghorn qui se promène sur la crête de la colline d'en face. Un peu loin, mais au zoom il n'y a pas d'hésitation, ce n'est pas un daim ou un cerf. Les pronghorns sont une sorte d'antilope. Il y en a plein dans les coins désertiques entre l'Utah et le Wyoming, entre autres, et la topologie du coin rappelle un peu ces contrées de déserts d'altitude où sécheresse rime avec amplitude thermique extrême et hivers très rigoureux.




De là, je vais directement à Painted Cove où je tombe sur deux françaises (à vue de nez, une de mon âge et l'autre de l'âge de maman) en train d'explorer la région en suivant le circuit des lacs, entre autres curiosités locales. Je m'extasie donc une dernière fois sur les rouges profond et les mauves pimpants, et je pars pour de vrai après avoir taquiné quelques lézards qui se chauffent au soleil !












Impasse sur la Red Hill, qui était à son avantage dans la lumière du soir à mon premier passage, halte rapide aux sanitaires et c'est reparti pour Bend.

Un petit selfie pour la route... j'aime bien !!!


Et un nouveau portrait de mes potes canassons... toujours à côté de leur enclos !


Dans la côte avant le Ochoco Divide je double ma cycliste. Elle mouline. Faut dire que ça grimpe sec à cet endroit. C'est juste là où ça a brûlé sur des hectares, paysage aussi lugubre le matin que le soir, la lumière n'y change rien. En outre, je remarque plusieurs daims morts en bord de route, heurtés par des voitures. Le dernier est un grand animal, peut-être un cerf, en fait. Hier soir, pendant que je me délectais de ma pomme de terre en robe des champs, je m'étais amusée du spectacle donné par trois faons en train de brouter dans le jardin en face du café-deli.

Je passe Prineville, et me mets en quête du Smith Rock State Park pour la randonnée de la journée. Le GPS semble m'orienter dans une direction que je n'avais pas anticipée... un peu à travers champs, et je me méfie un peu vu qu'il a déjà essayé de me faire passer par des sentes qui n'étaient même pas des pistes ! 


J'y arrive vers 12h30. Je commence par pique-niquer sommairement avant d'envisager quoi que ce soit d'autre... 


Le site est curieux. Quand on roule, on est sur un plateau (au-dessus d'une couche de basalte, en fait). A proximité du rocher, on se rend compte que la base de celui-ci se trouve au niveau de la rivière... bien plus bas !!! 

Petit tour au welcome center, je récupère un plan des sentiers et des voies d'escalade. Le lieu semble être le terrain de jeu des grimpeurs locaux de tous âges... faut dire que la roche s'y prête bien : grandes falaises verticales et aiguilles dans tous les sens. 





J'opte pour la Misery Trail, le seul sentier qui grimpe jusqu'au sommet pour redescendre de l'autre côté. La montée est abrupte, mais bon, moins de 300 mètres au total, ça reste dans mes cordes même si c'est raide. 




Le clou du spectacle, c'est la Monkey Face, un rocher immense qui rappelle la tête d'un singe.



Je suis beaucoup plus dubitative sur ma capacité à redescendre une fois arrivée en haut... c'est vraiment vertigineux par endroit, et j'ai évidemment laissé mes bâtons dans la voiture, pour une fois qu'ils auraient sans doute été utiles... Bref.
Je mets donc plus de temps à descendre qu'à monter, notamment parce que j'ai le nez en l'air à regarder les acrobaties de quelques grimpeurs qui sont sur la tête du singe !








La descente se termine au bord de la rivière et la randonnée se poursuit donc par la balade au bord de l'eau, très agréable. Le contraste des couleurs est frappant, des blocs de basalte émaillent le lit de la rivière qui semble être un refuge naturel pour pas mal d'oiseaux. 





Je suis donc de retour à la voiture vers 16h, et il est largement temps d'envisager la suite du programme : Bend or not Bend ??? J'ai vaguement prévu de camper à Tumalo State Park, un petit parc à 10 miles au sud de Smith Rock et 5 miles au nord de Bend... mais il est encore un peu tôt pour songer à plonger sous la couette. J'ai maintenant de la flexibilité dans mon planning, n'ayant plus réservé de camping pour les derniers jours du trajet (Labor Day est passé et a sonné l'heure de la rentrée scolaire... donc il ne reste plus guère que les touristes étrangers en grande majorité... j'ai aussi croisé des français à Smith Rock !!). 

Du coup, je me dis que je vais plutôt poursuivre jusqu'au camping du State Park de LaPine, que j'avais vu en passant en sens inverse dimanche. Je me retrouve dans les bouchons de sortie d'école ou bureau dès Redmond jusqu'à la sortie de Bend. Près d'une heure pour couvrir les 15 miles... cela semble long. Je fais une croix sur Bend... visiter la ville en quelques heures me semble illusoire, et ce d'autant plus que ça bouchonne bien sur tous les axes entrant dans la ville. Je ne me sens pas d'humeur à aller écumer les magasins d'usine (les bagages étant limités, ça calme bien le jeu !), ni à tester le sentier des brasseries (Ale Trail) au coeur de Bend, ce qui doit être bien sympa, en fait, mais pas toute seule avec de la route à faire par la suite.
 

Bref : la sortie sud de Bend ressemble à un carnage. J'avais aperçu un gros panache de fumée depuis un bon moment... et c'est donc ici que ça brûle, aux portes de la ville, en bordure de voie rapide. La route qui monte (que j'ai prise l'autre jour) est coupée à la circulation et il y a plusieurs casernes de pompiers qui s'affairent. Faut dire que le niveau de risque d'incendie est au maximum depuis plusieurs jours dans toute la région couverte d'une épaisse forêt de conifères.

J'arrive à LaPine vers 18h après avoir un peu tourné... au lieu d'entrer tout droit dans le parc, soleil plein les yeux. Manifestement ils n'ont pas d'emplacement pour des simples tentes, donc ce sera un "electrical site", et faudra que je m'y branche demain matin pour recharger l'ordi. Plantage rapide de la tente avant de retourner à la "fee station", le guichet où on fait son enregistrement et surtout où on paie la redevance pour l'emplacement.



De là, j'avise la boucle sud où on vend de la glace... je suis de nouveau à court et ça craint un peu pour la conservation du lait et du fromage - je ne parle pas des boissons fraîches, elles conservent de toute façon !! 
Demain matin, je partirai à la recherche du plus grand pin Ponderosa d'Oregon, et j'essaierai de voir à quoi ressemble la Deschutes River avant de partir pour un grand trajet jusqu'à Lava Beds... retour en Californie !

Voilà pour aujourd'hui. Je pique du nez... demain matin, tri de quelques photos avant de me mettre en route... A suivre !!  

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