lundi 8 septembre 2014

8 septembre - On the road again...

Hit the road, Jack!
Je pars dans 15 minutes. Juste le temps de charger la voiture.
Les bagages sont repliés, j'espère que mon gros sac est dans les limites de poids prescrites... sinon, problème !!! 
Petit déjeuner copieux, avec la compagnie discrète d'une biche et de ses deux faons qui se sont longuement ravitaillés sous le pommier du jardin. Apparemment, les pommes vertes ont du succès !!!



 
Fin de l'escale dans ce havre de paix jusqu'à la prochaine fois.

A bientôt auprès de la grande bleue... un gros contraste par rapport à l'océan tout vert de ces contrées du Nord Californie et Oregon !

Suite de l'épisode...
La route se déroule sans souci. Plein d'essence à Willits, où elle n'est pas chère, je n'aurai qu'à compléter à l'aéroport à SFO avant de rendre la voiture. 

Ensuite, c'est "tout droit" jusqu'à San Rafael et le pont de Richmond. Santa Rosa est sous le nuage, les entrées maritimes avec la brume qui passe au-dessus des montagnes côtières. Je pense que ça fait au moins deux semaines que je n'ai pas vu autant de nuages ou de nébulosité d'un coup ! 

Ensuite, au lieu de poursuivre vers San Francisco et le Golden Bridge, j'ai décidé de passer par le flanc est de la baie, donc par Berkeley et Oakland. C'est le trajet le plus court préconisé par le GPS et par Google Maps... et je n'aurai pas besoin de me prendre la tête avec le paiement dématérialisé du péage du Golden Gate Bridge. (Pour info, jusqu'à l'an dernier, on payait au passage dans le sens nord > sud, pour l'entrée dans San Francisco, et il y avait donc des cahutes pour ce péage. Maintenant, ils sont en train de supprimer toutes les cahutes, remplacées par des caméras qui relèvent les plaques d'immatriculation des véhicules qui passent. Et pour le paiement, on s'en acquitte apparemment soit dans certaines officines accréditées ou bien par internet en s'ouvrant un compte, ou alors on souscrit aux formules proposées par les loueurs de voiture, mais ce n'est intéressant que si on prend souvent le pont, vu que c'est proportionnel à la durée de location !). 

Donc, pour en revenir à "ma" solution, c'est ce qu'il y avait de plus rapide pour gagner le sud de la baie, San Jose et a fortiori Morgan Hill qui est encore plus au sud sur la 101. Et j'ai enfin la réponse à la question que je me posais avant de partir : le Richmond Bridge n'a pas de péage. Dans le sens nord > sud, on circule dans le sandwich, c'est-à-dire sur la chaussée qui se trouve au ras de l'eau. Dans le sens sud > nord (ou plutôt est > ouest), la chaussée est à l'étage au-dessus, avec nous en dessous et le ciel au-dessus. Vu la vitesse à laquelle on roule (un bon 70 miles/heure), je me contente d'apprécier le paysage sans tenter de prendre de photo. Pourtant, je trouve que ce pont a de la gueule, et son accès est très chouette... mais il n'a pas la réputation du GGB et n'offre donc pas de Vista Point ou autre parking bien placé d'où je pourrais immortaliser l'instant ! 

L'entrée du pont se fait donc au ras de l'eau. Cela doit être impressionnant par jour de grand vent ou de tempête, mais aujourd'hui, on a "mer" d'huile. C'est le fond nord-est de la baie. A gauche on a l'embouchure de la Sacramento River et à droite, le début des docks et du port pétrolier d'Oakland. En face, on a les collines blondes et brûlées qui caractérisent la Central Valley californienne. Ensuite, on passe à un paysage beaucoup plus urbain, du genre fatras autoroutier/portuaire/industriel. L'est de la baie est très industriel, et c'est là que se trouve tout le traffic portuaire d'importance. L'ouest de la baie, côté "Peninsula" (Burlingame, San Bruno, San Mateo, Redwood Shores, et toute la descente jusqu'à Palo Alto puis Santa Clara et Mountain View, au sud, puis Fremont sur le sud-est) est plutôt résidentiel et bureaux, en plus de la zone aéroportuaire de SFO (et aussi de SJC). 

Oakland a une mauvaise réputation, mais je pense qu'il y a quand même un petit quelque chose à y exploiter, ne serait-ce qu'un petit pèlerinage sur les traces de Jack London. Après tout, ce fut un port majeur d'arrivée des chercheurs d'or de tous poils pendant la ruée vers l'or. Oakland, qui est protégé au fond de la baie, est une porte directe sur la Central Valley et la Sierra, accès rapide au Nevada et à la Californie du Nord qui jouxte l'Oregon... où j'ai trainé mes guêtres ces derniers temps. Pendant très longtemps, la côte nord-ouest n'était accessible qu'à certains endroits où il y avait des abris et des petits ports, des comptoirs pour le négoce des fourrures, mais le reste était relativement inaccessible voire inhospitalier - la montagne tombe directement dans la mer et elle était recouverte de la forêt primaire de sequoias, un enchevêtrement d'arbres verticaux ou couchés au sol qui constituaient alors des obstacles à la limite de l'infranchissable. Du coup, l'exploration du nord ou de la Sierra / Nevada s'est plutôt faite au départ de Portland ou de San Francisco et Oakland.

Je reviens à mon voyage. 
Oakland et le sud-est de la baie, c'est un joyeux méli-mélo d'autoroutes, un noeud routier important au confluent des axes qui tracent vers le sud et le nord, mais aussi l'est et l'ouest. Là aussi, on est dans une carte postale, le stéréotype des routes américaines urbaines : un entrelacs de rampes d'accès ou de sortie, des routes qui arrivent et partent dans tous les sens. Le GPS s'avère utile, même si j'ai du mal à suivre les Keep right, Keep left then turn right, ou Keep right then turn left, alors qu'au final, je continue tout droit sans prendre aucune rampe qui sort ou va ailleurs... J'ai consulté la carte papier avant de me mettre en route, et elle est posée sur le siège du copilote à toutes fins utiles. Je sais que je dois viser la 101, mais avant d'y arriver, je divague entre 580, 880, 80 et autres numéros qui pourraient servir à jouer au loto à l'occasion. 

Il est environ 14h, et la circulation n'est pas encore trop chargée. A cette heure-ci on a le droit d'emprunter les voies réservées au covoiturage, ce qui ne sera plus le cas après 15h. 

J'arrive à la sortie sud de San Jose. Mon ancien terrain de chasse. Capitol Express Way, Santa Teresa Boulevard, Bernal Road, Bailey Avenue, Coyote Creek... je note qu'on a une magnifique centrale thermique là où se trouvaient des champs et des vaches il y a 20 ans. A l'époque, Cisco avait envisagé d'implanter une usine à cet endroit, et la centrale faisait partie des infrastructures préalables nécessaires. Avec la crise au début des années 2000, Cisco a revu ses plans, mais la centrale thermique a quand même vu le jour. Elle alimente cette zone sud de l'agglomération, qui se développe rapidement (il y a encore de l'espace constructible en marge de l'autoroute et c'est devenu très résidentiel - ils ont d'ailleurs ajouté deux sorties à l'autoroute pour desservir les nouvelles banlieues). Derrière la colline où se trouve la centrale thermique se trouve le laboratoire d'IBM où j'allais en mission dans le temps ! 

15h, je suis en vue de Morgan Hilll. Je pousse jusqu'aux abords du State Park Henry W. Coe, qui se trouve au bord d'un réservoir, juste derrière la colline - à moins qu'il ne s'agisse de la fin du réservoir Anderson, un petit county park. 
Je me pose quelques instants pour finir le pique-nique que j'ai entamé un peu sauvagement en roulant. La vue est magnifique. On est à un mile à vol d'oiseau de l'autoroute et ici, c'est au milieu de nulle part ! Un daim réduit à l'état de charogne finit de se décomposer sous le chêne qui borde mon stationnement... ça pue. Je décampe.





Michele doit être rentrée de la sortie des écoles, je vais pouvoir aller "larguer" tout le matériel de camping qu'ils m'avaient prêté. 
Dernière halte, rapide. Tout était bien préparé dans la voiture ! On se claque une bise en espérant une prochaine fois. Ce sera avec plaisir.


Et dernier trajet... qui sera long. Direction SFO. L'autoroute 101 y va directement, mais à cette heure-ci, ça ne va plus rouler aussi bien qu'un peu plus tôt. C'est déjà la sortie des bureaux, en synchro avec la sortie des écoles. Sur la file d'en face, qui descend en vidant San Francisco et San Jose, la circulation est déjà très ralentie, limite à l'arrêt, et ce sera ainsi de Morgan Hill jusqu'à SFO (près de 60 miles quand même !). 
Dans mon sens, ça va. La circulation s'intensifie à l'approche  du sud de la baie et du pont de San Mateo. Au final, je mettrai 1h30 à remonter, au lieu d'un peu  moins d'une heure en temps normal. Ca me permet de regarder un peu le "paysage". La 101 longe le bord de la baie, je ne la prends pas souvent car je préfère la 280 qui passe sur la ligne de crêtes au milieu de la péninsule et, accessoirement, surplombe la faille de San Andreas et tout le fossé d'effondrement qu'elle occasionne.   
Aux alentours de l'aéroport de San Jose on a un grand parc d'attraction, avec des super montagnes russes, puis on a un centre de recherche de la NASA. Dans ce même coin, quand on cherche un peu, on trouve Yahoo, Google, et plein d'autres noms connus. Sur le côté est de la baie, à Fremont, on trouve la mission de San Jose, bâtiment historique, et pas loin de là, les vieux studios où Charlie Chaplin avait ses quartiers. Peu avant SFO on passe aussi par Redwood Shores... avec un bref aperçu sur le siège d'Oracle : des bases de données stylisées en 3D, bleu électrique des vitres-miroirs qui reflètent la lumière de l'après-midi.

SFO, donc. Je remonte Airport Boulevard à la recherche du Travelodge où je vais élire domicile pour ma dernière nuit. Check-in rapide, je vérifie les horaires des navettes (toutes les 30 minutes à partir de 4h du matin), et je vais vider la voiture dans ma chambre. 
A la suite de quoi, je repars en sens inverse pour rapporter la voiture chez Alamo. Je fais le plein à la station d'essence idéalement placée à la sortie du motel, et 10 minutes plus tard, j'ai rendu la voiture. Efficacité du personnel... et surtout, plus rien à vider. Je pense que je n'ai jamais été aussi rapide !
De là, je prends le métro de l'aéroport pour aller explorer le terminal 3 où sont les départs "domestiques" de United Airlines. Puis je prends la navette qui me ramène à l'hôtel. Repérage effectué... je sais à quoi m'en tenir pour demain matin, ce qui me rassure !

Grignotage, pause internet très poussive... wifi saturé, télé totalement inopérante... je me mets au lit vers 23h, avec le réveil fixé à 3h30. Tout est prêt, je pourrai naviguer au radar. Les vacances sont quasiment terminées... demain compte un peu pour du beurre !

2 commentaires:

  1. Merci de nous avoir fait partager quasi-quotidiennement ton road-trip (quelle énergie pour tapoter en soirée !). Le dépaysement était assuré, comme l'envie de partager certaines tables. Cette longue balade était un prétexte idéal pour repérer campings et intérêts de nombreux state parcs.
    De quoi donner envie de filer plein ouest. Vincent

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    1. Merci !
      Contente que la balade t'aie plu et te donne éventuellement des idées pour changer un peu de décor sans trop changer d'ambiance !
      Le tapotage en soirée remplace la discussion au coin du feu... ça, c'est le truc qui manque dans mes voyages, la mise en route de la flambée dans le fire pit / ring. C'est en trop dans les tâches à gérer à l'arrivée au campement. Donc j'avoue que pour la rédaction, j'étais blottie au fond du duvet avec les mains qui dépassaient, et au final, c'était un bon exercice avant de reprendre le roman que je vais terminer demain dans l'avion du retour !
      A chaud on se rappelle encore des détails alors qu'après coup ça s'estompe bien dans la mémoire. Et du coup, c'est la deuxième fois que j'ai un carnet de voyage à peu près complet, et la première fois qu'il est terminé dans des délais raisonnables ! L'année dernière, je n'avais que des graffitis, l'année d'avant, j'ai des gribouillis crayonnés dans mon planning de voyage. En 2009, où j'ai fait un trip "hostel" exclusivement, j'avais le temps de sucer le crayon tous les soirs avant de réintégrer mon dortoir... j'ai investi dans le portable l'année suivante !

      Ensuite, pour ce qui est des State Parks, oui, il y a des joyaux. En général les activités ou curiosités proposées sont vraiment ciblées et ne justifient probablement pas que les parcs en question soient promus au rang de National Park ou Monument. L'offre en Oregon est vraiment vaste... il suffit d'éplucher leur site internet (j'ai offert à ma cousine le catalogue mis à disposition dans les Welcome Centers, elle en aura plus l'usage que moi dans l'immédiat... je lui ai donné des idées de "pélerinage" à des endroits qu'elle a vus il y a très longtemps !). Et en Californie, il y a aussi beaucoup de petits parcs bien sympathiques, notamment le long de la côte.
      Les Redwoods sont un peu une exception, puisqu'ils ont le status de National Park, mais c'est en fait une mosaïque de State Parks et County Parks et parcelles privées qui a été regroupée sous l'égide du NPS à des fins de protection... sinon ça fait sans doute longtemps qu'il ne resterait plus un seul sequoia debout !

      Sur ce... je boucle un compte-rendu rapide de cette dernière journée.
      A bientôt sur les ondes !

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