jeudi 19 mai 2016

19 mai 2016 - Chiricahua > Tombstone > Tucson

Juste une petite mise en bouche si vous me lisez d'ici demain...
Aujourd'hui, j'ai fait une jolie randonnée dans le parc de Chiricahua, au milieu de roches bizarres, tout un monde étrange.
Ensuite, j'ai filé sur Tombstone par les petites routes, sur les recommandations de la ranger de service. Là, j'ai un peu zoné dans les rues, un cornet de glace à la main. Pas eu envie d'assister à un spectacle de fusillade... il faisait vraiment chaud cet après-midi. J'ai fait un tour au cimetière... puis j'ai tracé jusqu'à Tucson, en croisant la Border Patrol à plusieurs reprises.

A Tucson, j'ai fait un crochet par le Saguaro National Park, section Est : des cactus partout, une forêt de cactus. Ca ne fait pas beaucoup d'ombre, mais c'est joli quand même !
Puis j'ai pris possession de ma chambre d'hôtel... failli pas le trouver avec le soleil couchant qui m'aveuglait complètement et le pare-brise qui ressemble à un cimetière.

Donc demain, le résumé des aventures ! 

Me revoilà... 

Alors donc, hier fut une belle journée, avec une météo idéale... pas trop chaude, mais grand bleu. 
Le matin a commencé comme dans le film d'Hitchcock "les oiseaux". Dans tous les parcs, on nous met en garde contre les ours en nous enjoignant de ne pas nourrir la faune sauvage... "A fed bear is a dead bear".
Or, la faune sauvage inclut aussi les piafs.

Pendant que je pique-niquais hier soir, j'entendais le chant d'un oiseau, insistant, et qui a duré une bonne partie de la nuit. C'est la saison où les oiseaux se font la cour, nidifient, paradent... bref, la saison des amours pour la gent ailée, et ils le font savoir !

Ce matin donc, je commence à démonter la tente pour qu'elle s'aère un peu, et en général, j'installe le petit déjeuner en parallèle. Et donc, tout d'un coup, gros raffut dans mon dos. Je me retourne et je vois tout un gang de geais, juchés sur la table, en train d'inspecter ce que j'avais déjà sorti. Heureusement, je n'avais pas encore mis les céréales dans mon bol, ni les fruits sur la table. Mais du coup, j'ai dû défendre mon territoire, et m'installer le nez dans mon bol sans attendre. Inutile de dire qu'il fallait également conserver la voiture fermée, les bestioles n'ayant pas peur d'aller explorer le contenu du coffre. Pas farouches du tout. Ma seule hantise étaient qu'ils larguent des bombes biologiques dans ma pitance du haut de leur perchoir, juste au dessus de ma tête. Ils étaient bien 5 ou 6 à m'épier et à tenter des diversions. Sont malins...  
Passé cet épisode, j'ai réussi à démonter ma tente pendant que les oiseaux inspectaient chaque élément que je déposais sur la table avant rangement. 
Résultat, oublié de prendre la tente en photo... on se contentera de l'emplacement où j'étais installée, sans les voyous ailés partis voir ailleurs s'il y avait moyen de faire bombance à moindres frais


Il est encore super tôt... au passage du Nouveau Mexique à l'Arizona, j'ai gagné une heure. L'Arizona ne change pas d'heure en été. 8 heures de décalage en hiver, et 9 heures en été. Rien ne bouge dans le camping. Je me mets en route pour finir la route touristique qui monte tout en haut du parc.

La route est jolie, avec ses orgues plus ou moins basaltiques, et les roches torturées, avec ou sans chapeau posé en équilibre, qui sont parfois nommées, comme le "Sea Captain" au profil de Corto Maltese.
 



Sur les bas côtés, quelques belles plantes attirent le regard. Flore d'altitude désertique...


Je commence par m'arrêter brièvement à Massai Point, qui offre une vue à 360° sur toute la région et quelques explications sur la flore et la géologie des environs.





 
 

La plaine d'effondrement d'un côté, qui abrite quelques sources chaudes... volcanisme encore présent... 
 

La tête de Geronimo, qui hantait ces montagnes... 
 


Et les restes de la caldera du volcan explosé qui a engendré toutes les curiosités du coin...
 

Je me déplace à Sugarloaf Overview, question d'admirer le pain de sucre de plus près et changer d'angle.



Au loin, le profil de Geronimo envoie des ronds de fumée en bienvenue aux visiteurs.


Puis je vais me poser au parking d'Echo Canyon pour faire la randonnée que j'avais repérée. 

Une série de camionnettes des ponts et chaussées vient me demander pour combien de temps je pense m'absenter... ils sont en train de refaire les routes dans le parc, et aujourd'hui, c'est justement le tronçon qui dessert le parking qui va être refait. Le parking lui-même est flambant neuf.

Bref. Je me mets en route, équipée de pied en cape, avec les grosses chaussures de rando, le sac à dos, les bâtons, et 3 litres d'eau. Il est tôt, mais il fait déjà super chaud... et je bois comme un trou.
Le chemin commence bien, assez gentiment, et je clampe mes bâtons sur le sac. La vue est superbe et la lumière pas encore trop crue. 



Le sentier passe par des éboulis géants, dénommés "grottoes", les grottes. Puis la descente dans le canyon s'amorce, au milieu des pinnacles et des colonnes, l'impression de circuler au milieu des géants de l'île de Pâques. Le sentier descend bien, et j'appréhende la remontée... les bâtons sont les bienvenus !  










J'arrive en bas, au fond du canyon. Echo Park. Bel endroit où je me serai volontiers arrêtée pour faire la sieste, mais ce n'est pas l'heure !!!

Manifestement, il y a eu des incendies il y a peu, et le ruisseau est à sec. 
Le sentier commence à remonter doucement, en surplomb du ruisseau. Finalement, le dénivelé se fera bien, avec le sentier qui monte en pente douce. Le décor est très différent, et c'est tant mieux.
Au passage, le sentier a changé de nom, et sera rebaptisé deux fois en fonction des embranchements et des tronçons de chemin. 






Je croise deux couples de randonneurs, puis un troisième à l'arrivée du sentier. 6 personnes en tout pour la matinée. Certains ne savent pas trop où ils sont, légèrement paumés et étonnés de n'avoir pas encore trouvé les grottes. Les mains dans les poches, aucune carte, même pas la carte schématique qu'on reçoit à l'entrée du parc et qui est disponible au Visitor Center quand on passe en dehors des heures d'ouverture. Je leur laisse ma carte après les avoir remis sur le bon chemin. 




Je récupère ma voiture, à côté de laquelle les engins de chantier sont venus se garer aussi. Je prends le temps de me changer et de me rafraîchir. Fait chaud et y'a pas un poil d'ombre. 

J'attends la navette du chantier pour redescendre. C'est comme ça ici. Quand il y a des travaux, ils ne mettent pas des feux de chantier gérant l'alternance du trafic. Ils mettent en place un système de convoi où les voitures suivent la navette, sans possibilité d'aller plus vite ou de se faufiler à contresens. Et un bonhomme à chaque bout, avec un drapeau et un talkie-walkie.

Retour au Visitor Center. Je récupère le plan du parc (vu que j'ai donné le mien aux randonneurs perdus...) et quelques bonnes infos pour aller à Tombstone puis à Tucson. Merci à la ranger qui m'a bien tuyautée... j'ai probablement évité une heure de bouchon sur l'autoroute... font plein de travaux partout ! 

Dernière halte au Ranch Faraway, et je prends les petites routes de cambrousse jusqu'à Tombstone. 






On passe encore à proximité de montagnes pointues... volcans ou pas, difficile à dire. 


Tombstone... ou le folklore autour du règlement de comptes à OK Corral. 


Là, c'est super bien organisé : grands parkings gratuits à chaque bout de la ville, et des personnages en costumes d'époque pour faire la circulation et la promotion des shows qui vont commencer : les anciens commerces ont parfois changé d'enseigne, mais ils ont gardé leur cachet, et plusieurs saloons organisent des reconstitutions de la fusillade funeste qui a fait la réputation de la cité.





Je n'ai pas envie d'aller cuire sur les gradins d'un des spectacles, et je n'ai pas vraiment le temps, ou envie de traîner... sauf pour une glace, question de faire baisser la température, et une petite visite à l'office du tourisme local, qui propose des brochures pour les villes alentours. Notamment Tucson, j'ai un superbe plan de la ville qui me sera bien utile pour la suite !





On a vraiment l'impression d'évoluer dans des décors de cinéma, surtout dans les zones réservées aux spectacles !




Quant au reste de la ville, elle semble presque être encore en activité, dans son jus !



Après cette exploration rapide, j'avise donc le cimetière - le Boothill Graveyard, qui se trouve à la sortie de la ville, après avoir refait le plein... je pense que je ne croiserai plus de pompe avant Tucson maintenant. 
Là, les tombes sont dûment répertoriées. Quelle est la part de légende, sont-ce de vraies tombes... on se prend au jeu ! Manifestement, les stèles ont été repeintes récemment, et il paraît que leur intitulé connaît des variations selon les années !  






De là, c'est l'heure de tracer. La ranger m'a dit de ne pas reprendre l'autoroute au plus court car il y a une grosse zone de travaux et parfois plus d'une heure d'attente à l'arrêt. Il vaut donc mieux prendre le réseau secondaire, pas plus long en kilomètres, plus joli, et sans les bouchons ! 

Un barrage de la Border Patrol est installé juste à l'endroit où je prends la première route de campagne, et j'en trouverai un autre peu avant de récupérer l'autoroute : ils bloquent tous les accès aux voies rapides en provenance du Mexique. J'ai droit à un régime de faveur, avec mes plaques du Colorado... et un grand sourire du militaire de service, qui a hâte de retourner en France où il a séjourné il y a quelques années. Il me souhaite de bonnes vacances après avoir épluché mon passeport. 

A l'entrée de Tucson, Saguarro National Park est fléché quelques sorties avant "ma" sortie. Il est encore relativement tôt et je décide d'aller faire un tour au milieu des cactus. 

Je pensais que ce parc était sur les contreforts des montagnes environnantes, mais il est aux pieds de celles-ci, relativement plat. Pour visiter les pentes, il faut sortir de la voiture et partir en randonnée, à pied ou en vélo... et ce n'est plus trop l'heure pour cet exercice ! 

Les cactus cierges se dressent, gigantesques, au-dessus du reste de la végétation, tout aussi piquante. Un javelina coupe devant la voiture. Enfin, j'ai supposé que c'était un javelina, sorte de pécari qui occupe la niche des sangliers dans le coin... ils sont plus herbivores qu'omnivores.









Je suis la route touristique qui serpente dans le parc, ce qui me donne un bon aperçu de la flore locale, mais pas vraiment envie d'aller randonner dans ce type d'environnement. Trop torride et désertique, et trop plat.






L'heure d'aller à la recherche de mon hôtel. La route que je voulais prendre est fermée pour travaux... je retourne à l'autoroute par la même voie, sans doute pas le chemin le plus court, mais au moins je ne me paume pas. La sortie 262 arrive enfin, et j'ai un peu de mal à m'orienter... c'est à la jonction de deux bretelles d'autoroute et de plusieurs avenues, avec la voie ferrée qui passe à proximité. Mon hôtel est dans une espèce de cul de sac au milieu de ce méli-mélo. Je repère son mât qui domine au-dessus des petits immeubles... ouf ! 

Contente de me poser. Je demande une chambre en rez de chaussée, question de vider ma voiture sans faire 30 allers-retours dans les escaliers (il n'y a pas d'ascenseur). 

J'installe le poste informatique et je résous mon souci de téléphonie, avant une douche bien méritée. 
Soirée tranquille... et bien longue par rapport à l'extinction des feux habituelles en camping !

***
Voici la carte du jour :




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