samedi 28 mai 2016

28 mai 2016 - Canyon de Chelly > Mesa Verde

Aujourd'hui, c'est le premier jour du long week-end de Memorial Day. Tout va être blindé partout. C'est le week-end qui lance la saison d'été. Son pendant, c'est le Labor Day, premier lundi de septembre, dernier gros week-end de l'été, qui clôture les activités dans pas mal d'endroits.
Hier, il y avait déjà pas mal de monde sur la route. Et aujourd'hui, on retrouve les touristes partout. Mais cela n'a pas grand chose à voir avec la foule de la Côte d'Azur pendant les mois d'été !

Je me réveille doucement. Le RDV pour le tour du canyon n'est qu'à 9 heures, et j'ai donc le temps de replier la tente et de prendre mon petit déjeuner tranquillement. Bon, c'est à l'heure navajo, et j'ai perdu une heure par rapport à l'Arizona. Donc je suis juste dans les clous, avec une pause nettoyage de pare-brise en prévision de la route plus tard. 



9 heures. Attroupement devant le mobile-home-bureau d'Howard. Je retrouve deux personnes qui étaient aussi en train de regarder le coucher de soleil à Spider Rock hier soir. Et l'autre française du camping. Les autres campeurs sont repartis comme ils étaient venus.

Discussion avec la dame, qui souhaite aller jusqu'à Spider Rock par le fond du canyon, ce qui change un peu la donne par rapport à ce qui était initialement prévu. Au lieu de trois heures, il en faudra six, car Spider Rock est à plus de 10 miles. Ca ne m'arrange pas trop, mais d'un autre côté, c'est l'occasion de faire un tour exceptionnel. Comme nous serons quatre dans la voiture, les frais sont partagés et cela reste modique (50 USD par personne - toute seule, je n'aurai jamais obtenu ce tarif).

Nous voilà donc partis, après quelques conseils ophtalmiques prodigués à Adeline, l'autre française, qui a une conjonctivite assez handicapante, probablement due à un mélange de poussière et d'allergie à ce qui flotte dans l'air. Nous avons tous exhumés nos collyres, et advienne que pourra !

Premier arrêt White House Ruins Overlook. C'est le neveu d'Howard qui nous emmène, pendant qu'Howard va chercher les permis au Visitor Center. Nous attaquons la descente vers les ruines. C'est le seul endroit où on a le droit de descendre sans être accompagné d'un guide navajo. Pour explorer le reste du canyon, on est obligé de prendre un guide, ce qui n'est pas superflu.


 



La descente prend un temps fou. Lana, russe, et Scott son mari américain prennent le temps de tout regarder. Pour ma part, je discute avec Adeline, qui en est à 8 ou 9 ans de voyage autour du monde, et a passé pas mal de temps en Australie où on peut avoir un permis de travail temporaire facilement. Parcours intéressant.








Arrivés en bas, Howard nous attend avec la jeep. Il commençait à se demander où nous étions passés. Nous allons voir les ruines de la maison blanche, accrochée à flanc de falaise un peu sur le modèle de Bandelier, avec une partie de la maison dans l'alcôve, et le reste "posé" devant, comme une maison normale.
 



Nous nous installons dans le 4x4, et en avant.
Deux gués plus loin, demi tour. Howard est un peu catastrophé : il avait posé ses deux téléphones sur le capot de la voiture... et ils ont dégagé au premier virage. Nous en retrouverons un, mais impossible de localiser le second. Sans doute tombé dans le ruisseau.

Re-départ pour de bon cette fois-ci. J'ai permuté ma place avec Adeline, qui n'arrive pas à ouvrir les yeux et n'a donc pas besoin d'une place à la fenêtre.
Les passages à gué se succèdent, assez profonds et pentus parfois. La conduite dans ces conditions ne s'improvise pas et il devient évident que l'accompagnement d'un guide soit indispensable. Sans compter que la "route" n'est pas indiquée et que les points d'intérêt ne sont pas indiqués non plus. Cela préserve une certaine protection des sites archéologiques pour qui n'est pas spécialiste. 





Nous nous arrêtons à plusieurs ruines et panneaux de pétroglyphes ou pictographes. 










Howard dispense des explications mêlant histoire et mythologie. Intéressant. Le canyon est une mine archéologique loin d'avoir livré tous ses secrets.























Nous finissons par arriver au pied de Spider Rock vers 14 h. Inutile de dire que je suis un peu inquiète pour l'heure. Un tour de 6 heures nous amenait à 15-16 heures. Là, à vue de nez, on ne sortira pas du canyon avant 16 heures. Pause pique-nique au pied du monolithe, et quelques pétroglyphes à voir dans la falaise au-dessus du parking. Des tessons de poteries jonchent le sol au pied de Spider Rock. Ils proviennent sans aucun doute des sites situés plus haut sur la pente.










La pause est l'occasion de discuter de choses et d'autres et des coins vus lors des voyages dans la région. Dans le fil de la discussion avec Aline, nous nous apercevons que nous nous sommes déjà rencontrées sur le Rim du Grand Canyon avant hier, quand je marchais entre Hermit's Rest et Abyss. J'avais été surprise de trouver quelqu'un en train de méditer au milieu de nulle part ! Plutôt marrant comme coïncidence !

Nous prenons le chemin du retour, avec un peu moins de pauses et d'arrêt... il est déjà 15 h largement passé ! Les gués se succèdent en sens inverse. 


Arrivé au point de départ au pied de White House, pause toilette bienvenue, et nous partons chercher dans les herbes pour voir si on retrouvera le téléphone. Peine perdue. 




Nous poursuivons donc en directions de la sortie du canyon, portion que nous n'avons pas faite ce matin. La piste circule maintenant principalement dans le lit du ruisseau qui s'est  élargi. Autres ruines accrochées dans les trous de la falaise et beaux panneaux de pétroglyphes. La plupart est visible du bord, tout là haut, selon les points de vue aménagés le long de la route. On est mieux ici pour les observer.














Notamment un Newspaper Rock comme on en trouve dans de nombreux site : la falaise est couverte de dessin de bout en bout, chroniques ou journal du moment, il y a fort longtemps. Difficiles à voir sans les jumelles, et pas évidents à photographier... faudra que je joue avec PhotoShop pour améliorer les contrastes dès que j'aurai trois minutes. En attendant... essayez de zoomer sur les photos et regardez les détails au milieu des vues.  






 
Fin de la balade à 18 heures.
Le timing de la journée est pulvérisé.
J'ai trois heures de route jusqu'à Mesa Verde, que j'avais prévues entrecoupées de plusieurs pauses en pays Navajo... les pauses et découvertes seront pour un autre voyage.


Après une halte rapide à la pompe à Chinle, assortie de l'achat d'une grande bouteille de Powerade pour me "reconstituer" un peu après la chaleur de la journée, je prends la route principale, la 191 suivie de la 160, qui trace, et c'est parti à fond les manettes. Je suis dégoûtée : le pare-brise ressemble déjà à un cimetière après moins de 20 kilomètres. Un réservoir de protéines. Ce sera la première chose à faire après la vaisselle du matin : lui redonner un peu de transparence. Là, je n'y vois plus rien, c'est impressionnant !

Les paysages entre Chinle et Cortez sont magnifiques et rappellent que Monument Valley n'est pas très loin. Les buttes, mesas, chandelles et pointes rocheuses parsèment le décor, rougeoyantes dans le soleil couchant. Un seul regret : vraiment pas le temps de m'arrêter pour prendre quelques photos. Je fonce à 75 miles à l'heure, pour essayer d'abattre le plus de route possible avant la nuit.

Arrivée à Cortez à 20h45. La nuit commence à s'installer. Je traverse la ville, puis finis par trouver l'accès au parc, 10 miles après la sortie de la ville. Mes souvenirs de 2013 sont bons, c'est rassurant. J'attrappe le plan du parc dans mon dossier de préparation, et grimpe la butte sur laquelle le camping est installé.
 

J'arrive devant le General Store / Campground Registration à 21h bien passé. Ils sont en train de faire le ménage et la porte est fermée... mais ils sont gentils et m'ouvrent la porte. Ils me donnent le petit dossier constitué à mon intention avec la carte du camping et les instructions (c'est la même procédure pour tous les campeurs qui arrivent après la fermeture du bureau). Il y a des douches chaudes et une laverie, en plus du General Store. J'ai pas demandé s'il y avait du wifi... je verrai demain ! Je shunte la douche alors que j'en meurre d'envie. Je dois me trouver un emplacement (ils ne sont pas attribués d'office) et planter la tente, et la nuit est bien bien noire.

Le camping est plus loin, au bout d'une route qui serpente dans le noir le plus absolu. Je me trompe de "loop" deux fois, et arrive à me trouver un emplacement qui a l'air bien et je m'installe.  Ici, c'est de l'herbe pour changer. On est dans une sorte de cirque avec des petites collines tout autour.
Pique-nique dans le coffre de la voiture une fois la tente montée, et je me glisse dans le double sac de couchage. Ici aussi, il va faire froid. Nous sommes à un peu plus de 2000 mètres, à l'horizon on voit les cimes blanches briller dans la nuit. Welcome back to Colorado!!!


***
Voici la carte du jour :


Et le détail dans le canyon :

 
Et le lien vers le parcours initialement prévu avec d'autres haltes... ce sera pour une autre fois, avec du temps à prévoir aussi pour le Hubbell Trading Post et Window Rock.
 

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